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2 Cocos à Mexico
6 avril 2012

Nancy Estrella (Estrellita)

P1050846Lors d’une longue conversation avec Cliff, l’un des fondateurs du Centro de Esperanza Infantil, je lui expliquais que j’avais envie d’acheter plein de choses aux enfants du zocalo, pour les aider un petit peu dans leur quotidien. Il m’a expliqué qu’il avait participé à une campagne de pub qui disait (à peu près): « Donne un peso à un enfant, cela l’aide aujourd’hui. Investit dans son éducation, cela l’aidera pour la vie », inspiré de la célèbre sentence : « Donne un poisson à un homme, il mangera un jour. Apprends-lui à pêcher, il mangera toute sa vie ».

On a beaucoup parlé du parrainage, s’il y avait beaucoup d’enfants sur liste d’attente, ce qu’il faisait aux Etats Unis pour trouver des parrains, tout le travail que cela engendrait, etc. Il me disait qu’il n’avait quelques enfants sur liste d’attente et que c’était un point plutôt positif. En fait, comme ce sont les familles qui viennent demander de l’aide, il se peut qu’à certains moments, il n’y ait pas assez de parrains pour le nombre d’enfants qui veulent bénéficier du programme. En l’occurrence, là, c’était le cas pour cette petite Nancy Estrellita de 9 ans. Je me suis dit : «  pourquoi pas ? ». Les jours passés avec les enfants ont été très forts en émotions et j’avais vraiment envie de faire plus.

P1050626Du coup, après leur avoir dit que j’étais intéressée, tout est allé assez vite. Les personnes du bureau semblaient tous être très touchés, moi je l’étais tout autant. Le lendemain, la maman de Nancy est venue au centre avec elle et on a papoté un moment. Elle était vraiment reconnaissante de l’aide que j’allais apporter à sa fille… Cela m’a conforté dans ma décision. En même temps, cette décision ne me coûte que quelques euros par mois et cela permet à Nancy d’aller à l’école, d’acheter ses uniformes, ses tenues de sport, chaussures et tout le matériel nécessaire pour sa scolarité. Lors de certaines fêtes de l’école, les enfants doivent acheter des tenues « folkloriques » ou doivent participer à des sorties, cela lui permettra également de faire tout cela. Elle bénéficie d’un suivi médical et peut manger au centre tous les midis et utiliser les ordinateurs, la bibliothèque ou profiter de l’aide des volontaires. Il y a également un suivi des résultats scolaires : si le ou la petit€ a moins de 6,5/10 de moyenne générale, il/elle a l’obligation de prendre des cours de rattrapage le samedi dans la ou les matières pour lesquelles il a le plus de difficultés. Si les enfants ne vont plus à l’école ou ne suivent pas ces cours du samedi, ils risquent de ne plus pouvoir faire partie du programme. Mais ça, je ne sais pas si cela arrive souvent car les parents sont vraiment conscients de tout cela et font le nécessaire pour que leurs petits soient parrainés le plus longtemps possible.

P1050631Après avoir officialisé le parrainage, les gens avec qui j’en ai parlé m’ont fait me poser plein de questions par rapport à l’argent que j’allais donner. Est-ce qu’il est vraiment utilisé pour tout cela, est-ce que le centre va garder de l’argent, est-ce que les familles sont vraiment aidées, etc. J’en ai beaucoup parlé avec le personnel du centre, la comptable et avec la famille de Nancy et je pense que l’aide que je leur apporterai est vraiment utile. Et je me dis que le plus important, ce n’est pas de savoir comment sera dépensé l’argent au centime près mais plutôt de savoir que cette aide permettra à une petite d’avoir une éducation scolaire et c’est ça le plus important. Et je pense que c’est pour cette raison que les parrains reçoivent les bulletins scolaires à la fin de l’année, et non pas un relevé du compte bancaire !!

lucasJ’ai donc passé quelques après midi sur le zocalo avec Nancy et ses dizaines de cousins (pas tous en même temps !) à jouer à « trap trap », à se balader, à manger des glaces ou regarder les boutiques. On a surtout passé du temps avec Lily, la cousine de Nancy, une autre petite puce pleine d’énergie. Quand Luke nous a rejoint, on a eu le droit à un remake de la publicité « Lucas, pica rico ». (pour info, Luke s’appelle Lucas ici, moi c’est Céci ou Cécilia). « Lucas » ici, c’est un bonbon au piment dont la pub inonde les programmes télévisés pour enfants. Du coup, on l’a entendu ce « Lucas, pica rico » !

Ses parents, Emilia et Felipe ont un poste de vente de vêtements traditionnels. Tous les autres « postes » sont tenus par des cousins, frères, sœurs, des belles sœurs, etc. Du coup, Nancy a plein de petits bouts de chou tous sales avec qui jouer après l’école. Elle est pleine d’énergie, adore parler, rigoler et avec son petit caractère, elle aide bien ses parents à vendre les vêtements… Le problème, c’est qu’il y a de plus en plus de vendeurs sur cette place et que les ventes sont assez rares. C’est principalement pour cette raison que les parents sont venus demander de l’aide au centre. Emilia n’a pas eu la chance d’apprendre à lire et à écrire et elle aimerait beaucoup donner cette opportunité à ses enfants. Ana Laura, sa première fille de 15 ans fait partie du programme. Kevin, le petit dernier de 3 ans n’en fait pas encore partie mais dès qu’il aura l’âge d’aller à l’école, elle fera tout pour qu’il fasse parti du programme de parrainage.

P1050847  P1050837

Emilia et Felipe nous ont invités, Luke et moi à manger chez eux. On a pu voir où ils vivaient et on a appris à mieux les connaître. Emilia nous a préparé un « mole de pollo », ce poulet à la sauce au cacao et nous a acheté un gros sac de pain. Ils ne mangent pas vraiment de pain ici, que des tortillas, dont ils se servent comme fourchette, et on s’y est fait (j’adore ça). Son beau frère est français et il continue à manger du pain à chaque repas, du coup, elle s’est dit qu’il nous fallait beaucoup de pain pour ce déjeuner… Intention toute mimi, même si j’aurais été tout aussi contente avec des tortillas !

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Une jolie petite famille en tout cas…

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